Interview de Marine Biette : « Notre métier entre de plus en plus en résonance avec les citoyens que nous sommes »
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Marine, y aura-t-il un « monde d’après » pour les marques ? « Le moins que l’on puisse dire, c’est que les marques sont sorties de leur zone de confort ces derniers mois. Elles étaient sur le devant de la scène pour s’engager dans la crise sanitaire, nous divertir, nous protéger. L’un des cas les plus emblématique fut certainement celui de LVMH dans la production de gel hydro-alcoolique. Ces derniers jours encore, nombre d’entre elles ont pris des positions assez radicales contre le racisme et la discrimination. Coca-Cola et Starbucks viennent de mettre en pause leur communication sur les réseaux sociaux qui ne font pas assez pour lutter contre les contenus haineux et discriminants. Pour nous, ce mouvement est passionnant. »
En quoi as-tu le sentiment que ton métier est en train de changer ? « Notre métier entre de plus en plus en résonance avec les citoyens que nous sommes. Et il vient donner corps à une conviction que nous avons de longue date : les marques ont un rôle essentiel à jouer dans la Cité. On entend parler de « Loi Evin pour le climat », ça montre bien à quel point nos métiers sont, eux aussi, au cœur de la transformation. Aujourd’hui, avec nos clients, nous réfléchissons au sens de cet engagement. Faire un coup marketing c’est dépassé ! Pire qu’inutile, ça peut être contre-productif. Nous devons donc définir ce qui constitue l’engagement évident d’une marque. On s’immerge dans l’histoire, dans le business, dans la stratégie de la marque pour faire ressortir l’essence de son rôle dans la société. Cet engagement sociétal c’est un enjeu de résilience pour les marques. Le travail qu’ont réalisé Carrefour ou Danone est de ce point de vue assez remarquable. En ce moment nous travaillons beaucoup sur les raisons d’être et la manière de les partager. Car nos clients, comme nous, veulent miser sur un futur durable. »