Mars
2022
Le #NewDeal vu par Sébastien Loctin – Entrepreneur à la tête du collectif En Vérité
Qui es-tu ?
J’ai 50 ans, je suis un Papa et un entrepreneur passionné d’alimentation. Avec des grands-parents agriculteurs, chef pâtissiers, cuisiniers, on peut dire que je suis tombé dans la marmite quand j’étais petit. Et en plus j’ai grandi à Lyon, capitale mondiale de la gastronomie. Je voue donc naturellement un rapport presque sacré à notre assiette avec une vision systémique de l’alimentation. Il m’était donc impossible d’échapper à une carrière dans l’agro-alimentaire. Après 15 années passées dans de grands groupes, j’ai lancé mes propres marques, « Quintesens » et « .nod », pour aligner mes convictions personnelles et mon projet professionnel, avec pour ambition de nourrir les gens comme je nourrirais mes propres enfants. J’ai d’ailleurs pu expérimenter à quel point c’était devenu difficile.
Qu’est-ce que le collectif En Vérité, et quel est son combat ?
Après 10 ans d’entrepreneuriat à essayer de faire non seulement ma part mais aussi de faire bouger les lignes, j’ai constaté combien notre modèle alimentaire avait du mal à se reformer. Nous sommes confrontés au plus grand défi qu’ait jamais connu l’humanité et nous avançons au ralenti. Pourquoi ? Tout simplement parce que nous ne connaissons pas la vérité. C’est fou de se dire que les Français ne savent toujours pas ce qu’ils mangent. Comment dans ce cas faire les meilleurs choix que ce soit pour sa santé ou pour notre planète ? Et nous les marques, nous avons notre responsabilité. Il faut en finir avec ces pratiques et faire de la transparence le moteur de la transition alimentaire. Charité bien ordonnée commençant par soi-même, pour la première fois ce sont nous, les marques, qui allons collectivement réclamer que soient imposées des règles de transparence communes, harmonisées et surtout obligatoire sur TOUS les produits alimentaires. En Vérité, c’est une association de lobby positif au service de la transparence alimentaire. Les Français ont le droit de savoir ce qu’ils mangent, nous avons tous le devoir de leur dire la vérité.
Quels sont les revendications du collectif ?
Dans la mesure où il n’existe pas d'autorité de régulation alimentaire, nous allons nous adresser aux représentants des Français. Concrètement nous demandons au législateur de prendre ses responsabilités et d’imposer aux marques des critères d'information harmonisés sur tous les produits. A travers des règles d’affichage communes qui informent clairement sur le type d’agriculture, l’origine, la nutrition et les additifs. Ces sont les grandes attentes des Français en matière d’alimentation. Les informations existent. Il suffit de les exploiter, de les harmoniser et de les rendre obligatoire. Chacun sera alors libre de produire comme il l’entend, à condition de le dire. La vérité est toujours juste. Tant pour les Français que pour les marques qui veulent avancer ! Elle impactera positivement notre santé, nos emplois, ceux de nos paysans, et notre environnement.
Qui a rejoint le collectif ?
Le mouvement prend de l’ampleur, preuve que la transparence est LA solution d’impact positive. Nous avons lancé l’association en Janvier avec 12 premières marques (Quintesens, .nod, D’Aucy, Jardin Bio Etic, Alpina Savoie, Vrai, Babybio, Sojade, Juste pressé, Hari & Co, Food4Good, Omie & Cie). Des marques de toutes tailles, tous circuits, pas nécessairement bio. Et ça c’est formidable car l’alimentation n’est l’affaire de personne sinon de tous. Faire bouger les lignes, être prêt demain à assumer la vérité n’est qu’une question d’intention, de sincérité. Aujourd’hui nous sommes 36 marques (Candia, Lobodis, Entremont, Les 3 chouettes, Priméal, Marcel Bio, Lou champignon…). Demain nous serons 100. Plus nous serons nombreux, plus nous serons entendus. J’espère d’ailleurs que les distributeurs à travers leurs propres marques rejoindront très vite notre mouvement.
As-tu le sentiment d’une prise de conscience des enjeux RSE & transparence par le secteur agro-alimentaire ?
La prise de conscience des enjeux de santé publique et écologiques est indéniable. Mais l’important aujourd’hui n’est plus tant la prise de conscience que l’action. Et face à l’action les réponses des marques sont très inégales. Cela dépend de leur taille, de leur secteur d'activité, de leur environnement concurrentiel, de la posture de leurs actionnaires… mais aussi de la capacité de l’amont à accompagner ce changement. Les PME et ETI françaises sont plus agiles et généralement en avance sur les sujets de l’origine, des pratiques agricoles ou même de la qualité nutritionnelle. Mais il reste beaucoup de marques qui continuent à jouer avec les règles, à faire preuve d’opacité, ou à raconter de belles histoires pour que rien ne change (et surtout pas leur part de marché). Ce n’est plus tenable car cela nous affecte tous ! Et cela bloque les initiatives des centaines de marques qui ne demandent qu’à faire mieux. Pour accélérer la dynamique, des règles de transparence harmonisées sont nécessaire. Si demain tout le monde joue avec les mêmes règles du jeu, alors chacun pourra justement faire valoir la véritable qualité de ses produits auprès des consommateurs.
Crois-tu que qu’une bonne marque aujourd’hui est une marque militante ?
C’est intéressant de poser la question et cela montre à quel point de nombreuses marques ont échoué dans leur mission de nourrir les gens. Et l’on comprend ainsi la méfiance des consommateurs trop longtemps considérés comme de simples porte-feuilles. Faut-il pour autant être une marque militante pour être une bonne marque ? Si « être militant » signifie "militer pour une alimentation plus saine et plus durable", alors oui ! Mais compte tenu des enjeux auxquels nous faisons déjà face, j’espère vraiment que toutes les marques militent déjà sincèrement pour une alimentation plus saine et plus durable. De manière plus ou moins avancée certes mais avec la volonté de faire rapidement évoluer notre modèle. Il faut sortir de cette étiquette militantiste et réaliser que nous n’avons plus le choix. Il faut agir. Le mal que nous faisons aux uns, nous le payons collectivement. Les marques qui continuent à prôner l’opacité et les belles histoires pour cacher la pauvreté de leurs produits finiront par disparaitre. Et la société ne les regrettera pas.
Vous aussi, rejoignez le mouvement #NewDeal
J’ai 50 ans, je suis un Papa et un entrepreneur passionné d’alimentation. Avec des grands-parents agriculteurs, chef pâtissiers, cuisiniers, on peut dire que je suis tombé dans la marmite quand j’étais petit. Et en plus j’ai grandi à Lyon, capitale mondiale de la gastronomie. Je voue donc naturellement un rapport presque sacré à notre assiette avec une vision systémique de l’alimentation. Il m’était donc impossible d’échapper à une carrière dans l’agro-alimentaire. Après 15 années passées dans de grands groupes, j’ai lancé mes propres marques, « Quintesens » et « .nod », pour aligner mes convictions personnelles et mon projet professionnel, avec pour ambition de nourrir les gens comme je nourrirais mes propres enfants. J’ai d’ailleurs pu expérimenter à quel point c’était devenu difficile.
Qu’est-ce que le collectif En Vérité, et quel est son combat ?
Après 10 ans d’entrepreneuriat à essayer de faire non seulement ma part mais aussi de faire bouger les lignes, j’ai constaté combien notre modèle alimentaire avait du mal à se reformer. Nous sommes confrontés au plus grand défi qu’ait jamais connu l’humanité et nous avançons au ralenti. Pourquoi ? Tout simplement parce que nous ne connaissons pas la vérité. C’est fou de se dire que les Français ne savent toujours pas ce qu’ils mangent. Comment dans ce cas faire les meilleurs choix que ce soit pour sa santé ou pour notre planète ? Et nous les marques, nous avons notre responsabilité. Il faut en finir avec ces pratiques et faire de la transparence le moteur de la transition alimentaire. Charité bien ordonnée commençant par soi-même, pour la première fois ce sont nous, les marques, qui allons collectivement réclamer que soient imposées des règles de transparence communes, harmonisées et surtout obligatoire sur TOUS les produits alimentaires. En Vérité, c’est une association de lobby positif au service de la transparence alimentaire. Les Français ont le droit de savoir ce qu’ils mangent, nous avons tous le devoir de leur dire la vérité.
Quels sont les revendications du collectif ?
Dans la mesure où il n’existe pas d'autorité de régulation alimentaire, nous allons nous adresser aux représentants des Français. Concrètement nous demandons au législateur de prendre ses responsabilités et d’imposer aux marques des critères d'information harmonisés sur tous les produits. A travers des règles d’affichage communes qui informent clairement sur le type d’agriculture, l’origine, la nutrition et les additifs. Ces sont les grandes attentes des Français en matière d’alimentation. Les informations existent. Il suffit de les exploiter, de les harmoniser et de les rendre obligatoire. Chacun sera alors libre de produire comme il l’entend, à condition de le dire. La vérité est toujours juste. Tant pour les Français que pour les marques qui veulent avancer ! Elle impactera positivement notre santé, nos emplois, ceux de nos paysans, et notre environnement.
Qui a rejoint le collectif ?
Le mouvement prend de l’ampleur, preuve que la transparence est LA solution d’impact positive. Nous avons lancé l’association en Janvier avec 12 premières marques (Quintesens, .nod, D’Aucy, Jardin Bio Etic, Alpina Savoie, Vrai, Babybio, Sojade, Juste pressé, Hari & Co, Food4Good, Omie & Cie). Des marques de toutes tailles, tous circuits, pas nécessairement bio. Et ça c’est formidable car l’alimentation n’est l’affaire de personne sinon de tous. Faire bouger les lignes, être prêt demain à assumer la vérité n’est qu’une question d’intention, de sincérité. Aujourd’hui nous sommes 36 marques (Candia, Lobodis, Entremont, Les 3 chouettes, Priméal, Marcel Bio, Lou champignon…). Demain nous serons 100. Plus nous serons nombreux, plus nous serons entendus. J’espère d’ailleurs que les distributeurs à travers leurs propres marques rejoindront très vite notre mouvement.
As-tu le sentiment d’une prise de conscience des enjeux RSE & transparence par le secteur agro-alimentaire ?
La prise de conscience des enjeux de santé publique et écologiques est indéniable. Mais l’important aujourd’hui n’est plus tant la prise de conscience que l’action. Et face à l’action les réponses des marques sont très inégales. Cela dépend de leur taille, de leur secteur d'activité, de leur environnement concurrentiel, de la posture de leurs actionnaires… mais aussi de la capacité de l’amont à accompagner ce changement. Les PME et ETI françaises sont plus agiles et généralement en avance sur les sujets de l’origine, des pratiques agricoles ou même de la qualité nutritionnelle. Mais il reste beaucoup de marques qui continuent à jouer avec les règles, à faire preuve d’opacité, ou à raconter de belles histoires pour que rien ne change (et surtout pas leur part de marché). Ce n’est plus tenable car cela nous affecte tous ! Et cela bloque les initiatives des centaines de marques qui ne demandent qu’à faire mieux. Pour accélérer la dynamique, des règles de transparence harmonisées sont nécessaire. Si demain tout le monde joue avec les mêmes règles du jeu, alors chacun pourra justement faire valoir la véritable qualité de ses produits auprès des consommateurs.
Crois-tu que qu’une bonne marque aujourd’hui est une marque militante ?
C’est intéressant de poser la question et cela montre à quel point de nombreuses marques ont échoué dans leur mission de nourrir les gens. Et l’on comprend ainsi la méfiance des consommateurs trop longtemps considérés comme de simples porte-feuilles. Faut-il pour autant être une marque militante pour être une bonne marque ? Si « être militant » signifie "militer pour une alimentation plus saine et plus durable", alors oui ! Mais compte tenu des enjeux auxquels nous faisons déjà face, j’espère vraiment que toutes les marques militent déjà sincèrement pour une alimentation plus saine et plus durable. De manière plus ou moins avancée certes mais avec la volonté de faire rapidement évoluer notre modèle. Il faut sortir de cette étiquette militantiste et réaliser que nous n’avons plus le choix. Il faut agir. Le mal que nous faisons aux uns, nous le payons collectivement. Les marques qui continuent à prôner l’opacité et les belles histoires pour cacher la pauvreté de leurs produits finiront par disparaitre. Et la société ne les regrettera pas.
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