Juin 2021

Le #NewDeal vu par Olivia Grégoire – Secrétaire d’État à l’Économie Sociale, Solidaire et Responsable

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Vous venez de lancer la plateforme « Impact » : en quoi consiste-t-elle et à qui s’adresse-t-elle ?
 
La plateforme impact.gouv.fr a été mise en service le 27 mai. Elle s’adresse à toutes les entreprises, notamment PME et ETI, qui n’ont pas attendu la régulation, qu’elle soit française ou européenne, pour s’emparer de l’urgence climatique et sociale. Beaucoup d’entre elles font des choses, beaucoup de choses en matière sociale, environnementale ou de gouvernance, mais ces actions demeurent peu lisibles et par la même peu visibles. Nous avons donc co-construit avec une centaine d’entreprises pionnières, mais aussi des représentants de réseaux, fédérations ou des syndicats, une plateforme « centre d’entraînement » visant à partager les savoir-faire et surtout le faire savoir. Faire savoir au plus grand nombre ce que toutes les entreprises, de la petite TPE à la multinationale du CAC40, font déjà en termes de transition. Cet outil valorise la transparence plutôt que la performance : elle est ouverte à toutes les entreprises qui veulent s’améliorer et non particulièrement aux plus vertueuses.
 
Quel intérêt des entreprises à y participer ?

Aujourd’hui, la DPEF (déclaration de performance extra-financière), n’est obligatoire, depuis 2019, que pour les entreprises de plus de 500 salariés et avec des seuils de chiffre d’affaires et de bilan. Mais ce qui est une obligation réglementaire pour quelques-unes est une obligation économique pour toutes : le foisonnement des labels et des notations certifiant les engagements verts ou sociaux des entreprises démontre l’importance que lui accordent les consommateurs, mais aussi les salariés et les investisseurs.
 
Je pourrais donc résumer les intérêts pour les entreprises à participer à impact.gouv.fr en trois mots clés : visibilité, compétitivité et anticipation. 
La plateforme permet d’abord de donner de la visibilité à ce que les entreprises mettent déjà en place, notamment dans leur politique de RSE. Le premier engagement sur la plateforme, c’est ainsi d’affirmer leur action face à l’urgence climatique et sociale, en signant un Manifeste. Puis, en rendant publiques leurs données à travers une batterie de 47 indicateurs ESG harmonisé, elles permettent aux investisseurs, chercheurs, ONG mais aussi (futurs) salariés de comprendre ce qu’elles mettent en place et qui n’étaient pas valorisé jusqu’à présent.
 

Le deuxième intérêt, c’est le renforcement de leur compétitivité. D’abord parce que les questions environnementales et sociales sont devenues un enjeu de réputation auprès des consommateurs, ainsi que de crédibilité aux yeux des (futurs) talents, mais aussi des investisseurs. Ensuite, la plateforme présente aussi un intérêt car les entreprises trouveront dans les versions à venir à partir de la rentrée, des ressources utiles pour s’améliorer. C’est en s’inspirant les unes des autres et en étant accompagnées, à terme, à travers des outils personnalisés, qu’elles vont pouvoir faire encore mieux en termes de compétitivité.
 
Troisième avantage, en s’entraînant sur ces indicateurs dont la grande majorité figureront dans la norme européenne, et donc qui deviendront obligatoires dans les années à venir, elles anticipent les prochaines régulations et prennent un temps d’avance. Point important, enfin : il n’y a pas de contrôle des données, car le pari que nous faisons est celui de la confiance. Les entreprises publient sous leur propre responsabilité. 
 
Cette plateforme anticipe la législation européenne sur le reporting extra-financier – quel rôle souhaite avoir la France vis-à-vis de ces enjeux ? 
 
La France est attendue dans la discussion européenne sur le reporting extra-financier. En matière d’ESG, nous avons un leadership certain, en particulier du fait de la législation que nous avons déjà mis en place, notamment en termes de droits sociaux. L’ESG, c’est un domaine où la France inspire l'Europe : nous avons été le premier pays à émettre des obligations vertes en 2017, nous avons été pionniers dans la mise en place du reporting extra-financier des gérants de portefeuilles sur leur politique d'investissement, autant de mesures qui ont été dupliquées à l’échelle européenne. 
 
Avec la discussion en cours sur la loi Climat et Résilience, notamment au Titre « Produire et Travailler », que je porte pour Bercy, nous allons encore renforcer l’avance de la France en termes d’actions environnementales pour les entreprises. Nous travaillons depuis des mois à réunir une coalition de pays qui souhaitent défendre avec nous une position ambitieuse. Car ce qui se joue avec la législation européenne sur le reporting extra-financier, ce n’est pas une question de technocrates, c’est un vrai débat de société : quel est le modèle d’entreprise que nous voulons pour le monde de demain ?

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